Mise en œuvre d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) suivant la méthodologie d’Accompagnement Social Personnalisé (ASP)
Cette action se situe dans le cadre de la première phase du projet « Résilience face aux risques de catastrophes pour les populations les plus à risques dont les personnes handicapées »financée par la BMZ, mise en œuvre par le consortiumHI /ADEMA dans les communes de Bombardopolis et du Môle Saint Nicolas.
Un appui financier de l’ordre de 2,265,000 gourdes a été octroyé à 151 personnes vulnérables dont 93 hommes et 58 femmes. Parmi ces bénéficiaires, on compte 54 handicapés dont 29 femmes et 25 hommes. Entre décembre 2019 et mars 2020, chaque bénéficiaire avait reçu la somme de 15,000 gourdes pour mettre en place des activités génératrices de revenus visant à améliorer leurs conditions de vie et leurs capacités de résilience économique. Les fonds mis à leur disposition sous forme de subvention leur ont permis avec l’encadrement et les orientations (choix des AGR par rapport à la capacité des bénéficiaires, la faisabilité des AGR au niveau de la zone) du personnel du projet d’initier et de renforcer des activités allant de l’élevage, particulièrement l’élevage caprin, au petit commerce de produits divers (produits alimentaires et cosmétiques, vente de services de recharge de téléphone (pappadap, la pou la, etc.).
Une évaluation des AGR réalisée sous base d’informations déclaratives avec une certaine attention au procédé de vérification soit en creusant la logique des réponses, soit en les vérifiant concrètement, à partir du deuxième trimestre de l’année en cours atteste que 65 % d’entre elles existent et fonctionnent relativement bien. En dépit des contraintes de divers ordres comme : la maladie (10 bénéficiaires sont atteints de maladie ne leur permettant pas d’exercer leur activité), le vieillissement (30 bénéficiaires très âgés éprouvent énormément de difficultés pour mener à bien leurs activités économiques), les ménages surpeuplés (trop de bouche à nourrir) et les catastrophes naturelles, sur 151 AGR appuyées en 2019, 98 existent encore à nos jours.
Des bénéficiaires ont pu subvenir à certains besoins domestiques et sociaux (nourriture, vêtements, scolarité) à partir des bénéfices dégagés par la pratique de leurs activités. Les impacts positifs des AGR sont particulièrement ressentis sur la vie des personnes handicapées bénéficiaires. En effet, l’évaluation a révélé des changements importants dans leurs relations avec les membres de leur famille et la communauté. Ils ont affirmé qu’ils sont de moins en moins victimes de discrimination, ce qui contribue à augmenter leur estime de soi. Ils donnent pour preuve les changements réalisés dans la manière de les appeler ; auparavant, les membres de leur famille et leurs voisins utilisaient le terme générique de « Kokobé » (handicapé) pour les désigner ou les appeler maintenant, ils sont de plus en plus appelés par leur nom propre. Selon eux, ces changements sont dus sans nul doute à leur participation aux dépenses réalisées pour la satisfaction des besoins des ménages.
Dans le cadre de la seconde phase, le projet envisage de poursuivre l’appui à la mise en place d’AGR. Il ciblera spécifiquement des parents d’élèves vulnérables dans une perspective de garantir la scolarisation des enfants et de limiter la déperdition scolaire de façon prématurée. Les frais de scolarité et les coûts associés (uniformes, fournitures…) constituent les principales barrières aux volontés et efforts pourtant manifestes des familles pour permettre l’accès des enfants à l’éducation. Les cas de non fréquentation des établissements scolaires ou d’abandon sont légion dans l’ensemble des habitations concernées par le projet qui compte y apporter des éléments de solution avec la promotion des AGR. Comme dans la première phase, nous espérons qu’elles impacteront positivement les conditions socioéconomiques des bénéficiaires et surtout faciliteront la scolarisation des enfants.
Frantz Noelle Alexandra Stinfil
Coordinatrice Volet AGR/ASP ADEMA
Source : Pale…Aji, No 10, P.2