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La localisation de l’aide

Le maire de Baie-de-Henne, Ilercier JOSEPH, en train d’ouvrir la séance de lancement du projet R2D2 avec les acteurs locaux

La zone du bas Nord’Ouest, zone d’intervention d’ADEMA, est régulièrement confrontée à des situations (inondations, sécheresses, cyclones…) nécessitant des interventions en urgence de manière à répondre aux besoins de la population en détresse. Constatant que de nombreux intervenants urgentistes débarquent sur le territoire et développent des interventions ponctuelles, soulageant effectivement la population, mais qui peuvent à moyen terme, être déstructurantes pour accompagner un développement durable sur le bas Nord’Ouest, ADEMA a souhaité s’impliquer dans un programme de prévention, gestion des risques et des désastres. Forte de sa connaissance du territoire, des acteurs locaux, des enjeux et défis pour permettre à la population de rentrer durablement dans une dynamique de développement, ADEMA a développé un programme intitulé « R2D2 » (Réponses face aux Risques pour un Développement Durable). Ce programme s’inscrit dans la logique d’accompagnement continue des acteurs du bas Nord’Ouest dans la construction de réponses adaptées à la mise en place d’un développement durable. Les actions suivantes sont en cours : renforcement des Comités de Protection Civile, mise en place d’équipes de protection, stocks de pré positionnement…

Les acteurs locaux (CASEC, ASEC, OCB et autres) en train d’assister à la présentation du projet R2D2

Ce programme s’inscrit dans la logique d’intervention des Partenaires Techniques et Financier autour du concept de la « localisation de l’aide », c’est-à-dire le transfert de l’action humanitaire au niveau local qui s’impose désormais comme une évidence.

Extrait de « La localisation de l’aide en débat à la journée des états de la recherche- Fondation Croix Rouge Française » : Dans l’urgence, face aux catastrophes, aux conflits et aux épidémies, les ONG mettent en œuvre des procédés destinés à sauver un maximum de vies. L’action humanitaire se soucie du problème immédiat. « Mais, à quoi sert-il de sauver la vie d’un petit enfant, s’il meurt l’année suivante dans une famine, interroge de manière réaliste Claus Haugaard Sorensen. L’humanitaire doit être le point de départ d’un processus qui rende le désastre prochain moins probable. » Dans cette perspective, l’exemple haïtien, malgré la présence de plus de 10 000 ONG, s’avère un échec. « Deux ans après le tremblement de terre, je n’ai pas vu que la capacité d’action des acteurs locaux s’était renforcée », regrette Garry Co

Atelier de pré-séléction des zones d’interventions avec les acteurs locaux  de Baie-de-Henne

Face à ce constat, la localisation de l’aide est, tout simplement, un moyen pour rendre l’action humanitaire plus efficace dans la durée, en misant sur ceux qui seront là à tous les stades de la crise : avant, pendant et après. « Cette présence permanente est la définition même de la localisation, souligne Gary Conille. Elle nécessite de redéfinir les partenariats entre les acteurs et de renoncer à la dissociation entre humanitaire et développement qui devient artificielle. »

Mausert François

Source : Pale…Aji, No 7, Dec 2020, p.1