Rencontre avec Claude Théophile, Président de « l’Association des Pêcheurs de Jean Macoute à Bombardopolis » (APJB)
Vue aérienne de Jean Macoute
Claude Théophile est originaire de Bombardopolis. Il habite à la 2ème Section Desforges, dans la localité de Jean Macoute (au bord de mer). Il est actuellement le président de l’Association des pêcheurs de cette localité. Il partage avec nous la vie de l’association et les différentes actions menées au sein de cette communauté avec l’appui d’ADEMA.
Pale…Aji : Depuis quand l’association développe ses actions et comment fonctionne-t-elle ?
Claude : L’Association des Pêcheurs de Jean Macoute à Bombardopolis (APJB) a été fondée en 2008 dans le but de surmonter ensemble certaines contraintes auxquelles les habitants de la zone faisaient face à l’époque. L’association a pour mission essentielle de contribuer ensemble pour faciliter la pratique de la pêche et d’autres activités permettant de générer des revenus.
Elle a 180 membres dont 76 femmes. Les femmes jouent un rôle important dans les activités génératrices de revenus ; l’association leurs octroient des crédits à cette fin au taux mensuel de 1%.
Pale…Aji : Avez-vous l’appui d’ADEMA et en quel sens ?
Claude : Depuis notre démarrage, nous avons toujours eu l’appui d’ADEMA. Que ce soit sous forme de formation (formation en gestion associative, formation sur les techniques de pêche, formation sur la gestion de risques et désastres…) ou en termes de fourniture de matériels de pêche. ADEMA, dans le cadre de ses projets nous offre également des appuis financiers sous forme de subventions pour développer des activités de crédits. Il y a des crédits pour les pêcheurs, et les commerçantes. Un appui est également fourni à des familles les plus vulnérables, notamment les personnes âgées, pour développer des activités génératrices de revenus
Pale…Aji : Quel sont les changements constatés depuis que vous bénéficiez de l’appui d’ADEMA ?
Claude : Il y a un progrès considérable sur le plan social et économique. Les pêcheurs s’organisent mieux et assument l’écolage de leurs enfants. Les familles les plus vulnérables arrivent à s’en sortir grâce à un appui social personnalisé apporté par ADEMA. Les commerçants quant à eux développent leurs activités de commerces grâce à la réception de crédits. Il faut souligner aussi que notre association devient plus apte de jour en jour à opérer dans la zone et nous reconnaissons tous l’importance des actions de renforcement d’ADEMA dans ce que nous sommes.
Pale…Aji : Avez-vous d’autres défis à relever, faites-nous les savoir ?
Claude : Aujourd’hui, nous comptons deux défis principaux. Le premier est d’ordre technique tandis que l’autre est financier. D’une part, nous aimerions légaliser notre association pour être reconnue sur le plan national et d’autre part, nous envisageons de mettre en place des moyens efficaces nous permettant de protéger les poissons. Nous souhaitons encourager les pêcheurs à éviter toutes les mauvaises pratiques contraires à l’éthique du métier de la pêche, pouvant avoir un impact négatif sur l’environnement et qui peuvent participer à la destruction des poissons comme la pêche de poissons de petite taille et pendant les périodes de reproduction, les déchets en plastiques …
Pale…Aji : Le fait que les trois zones côtières ont des associations de pêcheurs qui sont fédérées, quel est exactement le centre de vos intérêts et comment est constituée cette fédération ?
Claude : Le centre de nos intérêts est basé sur l’harmonisation des actions liées à la pêche et aux AGR. La fédération est formée de représentants du comité de chaque association et elle nous permet d’échanger afin de mutualiser nos pratiques de pêches et d’affronter ensemble les aléas climatiques.
Propos recueillis par Oralus Christ-Falin Chargé de Communication pour ADEMA
Source : Pale…Aji, No 10, P. 4