Rencontre avec Madéus Mariane
Un parent bénéficiaire de l’Accompagnement Social Personnalisé mené par HI /ADEMA avec le financement de la BMZ
Madéus Mariane vit à la 1ère section communale de Bombardopolis. Elle a été sélectionnée parmi les parents devant bénéficier de l’accompagnement social personnalisé mené par HI et ADEMA dans le cadre du projet « Gestion Inclusive des Risques et des Désastres » financé par la BMZ. L’accompagnement social personnalisé est une méthodologie utilisée par HI et ADEMA en vue d’améliorer les conditions de vie des bénéficiaires. Il priorise la proximité entre les bénéficiaires et l’agent humanitaire pour développer un projet de vie, s’intégrer socialement et par la suite mener une activité génératrice de revenus.
Pale…Aji : Je te remercie de bien vouloir te présenter.
Mariane : Je suis Madéus Mariane, mère de 5 enfants dont 3 filles. J’ai été sélectionnée parmi les parents supportés par HI /ADEMA. Leur accompagnement m’a été très utile et m’a permis de développer une activité génératrice de revenus non seulement pour me rendre plus résiliente mais aussi dans le but que la société me voit autrement.
Pale…Aji : Quel type d’accompagnement as-tu reçu de la part d’ADEMA ?
Mariane : ADEMA m’a beaucoup aidé. En premier lieu, les collaborateurs d’ADEMA ont pensé à me former, me motiver sur la manière dont je dois me voir au sein de ma communauté. Ils m’ont aidé à regarder ma vie en face, à faire des projets de vie tout en m’orientant sur les possibilités de réussite de tout ce que j’avais dans ma tête. Ensuite, selon mon projet de vie, j’ai voulu monter un petit commerce et j’ai reçu un support financier de 15,000 Gourdes de leur part pour que je puisse développer mon petit commerce.
Pale…Aji : Comment voyais-tu la vie avant cet accompagnement ?
Mariane : Je me tracassais la tête. Je lançais des propos injurieux contre moi-même. Les gens me voyaient mal aussi. Mes enfants souffraient de la faim. Je pensais que je n’avais pas de chance et que j’étais condamnée à être malheureuse. Les formations reçues m’ont permis de comprendre que je suis égale avec tout le monde. Quel que soit notre nationalité, notre niveau de vie et notre capacité, nous sommes tous égaux. Maintenant, l’essentiel pour moi est de ne pas m’occuper de ce que pensent les autres de ma misérable vie mais plutôt de bien soigner ma maison, de gérer mon commerce, mes enfants afin d’affronter le quotidien, pour éduquer mes enfants qui représentent l’avenir même de ce pays.
Pale…Aji : Qu’est-ce que tu vends et comment va le commerce ?
Mariane : J’ai choisi de vendre des produits alimentaires comme par exemple du lait, du sucre, des spaghettis, du riz… Le commerce, riiiiiiiire, je dois dire, fait face à diverses épreuves mais ce qui est l’essentiel, comme on nous l’a appris dans les séances de formation,
c’est qu’il faut mettre de la discipline dans nos affaires (Par exemple, les gens qui veulent acheter sans payer, les moments de disette à la maison et nos proches en difficultés). Dieu merci, jusqu’à nos jours, mon commerce existe encore et aide la famille à faire face à des petits besoins.
Pale…Aji : Quels sont tes attentes vis-à-vis d’ADEMA ?
Mariane : Je n’ai pas trop d’attente même si je souhaite qu’ADEMA continue à me rendre visite pour voir ma maison, mes enfants… pour voir comment j’ai bien suivi son conseil. Un agent doit me visiter surtout pour le commerce et je sais qu’il sera fier de mon application. Je souhaite qu’ADEMA puisse penser à moi surtout en ce qui a trait aux formations et particulièrement à d’autres subventions puisque normalement le commerce peut durer mais prendra beaucoup d’à-coups avec toute cette misère qui surgit.
Propos recueillis par Oralus Christ-Falin
Chargé de Communication pour ADEMA
Source : Pale…Aji No 11, Mars 2022, page 4